Cheminement d’un engagement sans faille
Urs Stettler, représentant BLA au sein de la direction de swissPersona à remis son mandat lors de la 105ème assemblée des délégués du 11 avril dernier à Payerne. Ce n’est pas seulement un collègue apprécié, activement engagé dans le recrutement de nouveaux membres qui a décidé de faire place à du sang neuf. C’est aussi un ami qui prend un peu le large et entame une nouvelle tranche de vie.
Etienne Bernard
Secrétaire central swissPersona
La direction de swissPersona est à plus d’un titre reconnaissante envers Urs Stettler pour son engagement et son dévouement sans faille durant tant d’années. Voyez plutôt : président des sections Lyss et Berne-Mittelland depuis 28 respectivement 26 ans ; membre du comité central depuis 19 ans et membre de direction durant 12 ans. Suite à son départ à la retraite et conscient que la fonction qu’il occupe au sein de l’organe exécutif commande d’être professionnellement actif, Urs a quitté la direction. Nous lui adressons ainsi qu’à son épouse Priska beaucoup de plaisir pour cette nouvelle étape de vie. Nous sommes heureux de te voir garder les rênes de nos deux sections alémaniques de Suisse occidentale encore un moment et de continuer à bénéficier de ton expertise au sein du comité central. Merci Urs de t’être prêté au jeu de l’interview.
Etienne Bernard: Quand as-tu rejoins swissPersona?
Urs Stettler: Lors de mon premier jour de travail au service de la Confédération en 1990. On m’a demandé de passer voir le responsable du magasin de pièces de rechange qui m’a tendu le formulaire d’adhésion prérempli en me disant « signes là ».
Pour quelles raisons?
Comme boucher et cuisinier j’étais membre de l’association suisse des bouchers. Il y avait du sens d’adhérer à l’association professionnelle de sa corporation. L’intérêt d’être organisé professionnellement dans le but de défendre et développer la profession comme les conditions de travail était clair pour moi. Ne pas faire partie était même mal vu par les collègues. Il y avait une plus de solidarité qu’aujourd’hui.
Quels étaient les soucis sur la place de travail?
Durant les 4 premières années, il y eu ici ou là quelques problèmes, mais ce fût une belle période. Vinrent ensuite les vagues de réorganisations, il ne se passa pas une année sans restructurations. Regroupement et fermeture d’arsenaux puis liquidation d’un certain nombre, centralisation et création des centres logistiques avec pour corolaire, suppressions de postes et réduction du personnel. Cela a profondément affecté le climat de travail.
Décris-nous ton cheminement au sein des organes de swissPersona?
J’ai intégré rapidement après mon adhésion le comité de la section Lyss. Vice-président en 1993, on m’a demandé de reprendre la présidence. En raison des restructurations que j’ai évoquées ci-avant, la réduction de personnel au sein de la logistique de l’armée s’est répercutée sur l’effectif des membres. Des entités étant devenues plus viables, j’ai contribué à la fusion de celles de Berne, Wangen an der Aare et Emmental. La section Berne-Mittelland ainsi créée, les regards se tournèrent vers moi pour la présider. J’accepta pour une période transitoire qui comptera 20 ans l’année prochaine. Hans-Peter Gobbeli, à cette époque représentant régional Berne-Mittelland, m’a demandé si j’étais intéressé à lui succéder. Après une année d’introduction, je rejoignais le comité central puis en 2014 la direction occupant la fonction nouvellement créée de représentant BLA.
Qu’est-ce qui t’avais motivé?
Le contact avec les gens m’enthousiasme, les aider, les soutenir, établir de nouvelles relations ont été et sont toujours une grande motivation pour moi.
Pour toi, en quoi swissPersona se distingue en tant qu’association professionnelle?
J’apprécie en premier lieu l’esprit qui y règne, c’est comme une famille. Si notre organisation est réduite et simplement structurée, elle fournit néanmoins des prestations professionnelles équivalentes aux grandes centrales. Il y a une grande proximité entre les membres et la direction ce qui permet de répondre à leurs demandes dans un très court délai. Ceci est très apprécié.
Tu as remis ta fonction au sein de la direction après 11 ans de bons et loyaux services. Avec le recul, quels souvenirs te viennent spontanément à l’esprit?
Ce fut 11 années inspirantes dont rien de déplaisant me vient à l’esprit. Le travail de la direction est centré sur la résolution de problèmes. C’est donc naturellement que j’ai apporté ma contribution à la recherche de solutions praticables et acceptables. Me reste en mémoire l’année 2004, où la Base logistique de l’armée nouvellement constituée a succédé à l’Office fédéral de l’exploitation des Forces terrestres (OFEFT) dans le cadre de la réforme Armée XXI. C’est durant cette période, caractérisée par des objectifs de réduction que la partie logistique du concept de stationnement de l’armée a été élaborée et concrétisée. Il s’agissait de liquider de grandes quantités de matériel et de réduire de moitié les surfaces de stockage. La concentration sur un plus petit nombre d’emplacements a été réalisée parallèlement à une restructuration de l’ensemble de la logistique de l’armée supprimant 1800 postes de travail. Dans la foulée
Grâce à nos interventions, les licenciements se sont comptés sur les doigts d’une main. Avec notre soutien, le plus grand nombre des employé-e-s touché-e-s ont pu être replacé-e-s en interne. Il en résulte à jamais une énorme perte de savoir-faire. A la lumière des développements actuels où la remise à niveau des capacités de défense de l’armée est à l’ordre du jour, je ne puis réfréner un indescriptible sentiment de gâchis. Comme anecdote et pour imprégner le lectorat de l’atmosphère qui régnait alors, me reviens en tête l’assemblée des délégués 2005 à Walenstadt où le divisionnaire Bläuenstein, chef BLA à l’époque, s’était déplacé entouré de gardes du corps en raison des menaces de mort dont il avait fait l’objet.
Durant 33 ans, tu as été au service de la logistique de l’armée. De l’intendance du matériel de guerre (IMG) à l’OFEFT en passant par la LBA, comment as-tu vécu ces nombreuses réformes?
Si certaines m’étaient compréhensibles et d’autres questionnables, je les ai toujours appréhendées comme étant une chance. Comme on ne pouvait pas fondamentalement s’y opposer autant chercher à en tirer le meilleur. Dans chaque changement il y a des gagnants et des perdants.
As-tu une recommandation à faire aux employé-e-s qui nous lisent?
Toujours rester positif quand un problème surgit. Chercher le dialogue avec le ou la responsable, consulter éventuellement une personne de confiance, si nécessaire demander l’appui de swissPersona. Profiter de chaque opportunité pour continuer à se former.
Depuis fin 2023 tu profites d’une retraite bien méritée, comment occupes-tu tes journées?
J’ai une structure bien définie de mes journées. Je les commence très tôt par une longue marche avant le petit-déjeuner, puis je fais des travaux d’administration, dans la maison ou au jardin. Je consacre ensuite l’après-midi à mes hobbies. Tout cela pour autant que je ne sois pas en voyage. Avant, j’activait le message de ma boîte mails qui signalait mon absence, maintenant c’est pour avertir de ma présence. ■
