swissPersona
100 ans swissPersona – 2006 jusqu’à 2013: Stratégies pour l’avenir

Les visions deviennent des mesures

Les bouleversements dans les milieux politiques et économiques ainsi que leurs répercussions, parfois radicales, ont forcé la direction de l’association à faire le point sur la situation, de manière professionnelle et complète. Le résultat: le programme de stratégie «swissPersona 2011» avec visions pour l’avenir.

 

Hans-Ulrich Büschi
Président central d’honneur swissPersona
Traduction Jean Pythoud

 

Ces visions ont été élaborées lors du huis clos du Comité central de l’année 2007 (voir l’encadré). Leur réalisation représente le défi central: «mesures et actions concrètes», titrait le journal associatif. Depuis le début, il était clair que la mise en œuvre des objectifs était une mission exigeante et que l’exécution demandait des contrôles réguliers et des adaptations périodiques.

En parallèle à cela, les présents statuts de l’association ont été mis à jour. La conséquence en a été des adaptations organisationnelles. Ainsi, la Conférence des présidents et la commission de gestion ont été supprimées et le comité central réorganisé. Et en fin de compte, en vue de modifications partiellement radicales des structures de sections, conséquence de la diminution constante du nombre de membres, ceci malgré des efforts de intenses promotion. La refondation de la section Othmarsingen fut un moment fort apprécié de l’année 2009.

Partenariat social passé en revue

La relation de cette période entre les associations de personnel et l’employeur Confédération est passée en revue à double titre. Au centre: le rapprochement des conditions d’engagement avec le Code des obligations (CO) et les conditions de travail ainsi que le passage de la primauté des prestations à la primauté des cotisations dans la caisse de pensions PUBLICA.

Certes, en 2006 le Conseil fédéral avait signalé son renoncement de principe à la subordination du personnel de la Confédération au CO. Malgré cela, une incertitude s’est fait jour sur le sérieux de cette affirmation, ceci après les déclarations du ministre des finances de l’époque Hans-Rudolf Merz. Il a, encore, été renforcé par le projet d’une révision partielle de la loi sur le personnel de la Confédération (L Pers) et a conduit, le 21 juin 2007 à une nouvelle manifestation de protestation devant le siège du Département des finances. «Hände weg vom Kündigungsschutz» – «Touche pas à la protection contre le licenciement» – disait le message des quelque 3’000 manifestants. À mi 2013, l’entrée en vigueur de la L Pers révisée a apporté un autre rapprochement au CO, mais simultanément dans un questionnaire soumis au personnel, la modernisation a été taxée comme conditions de travail insatisfaisantes.

En 2006, la loi révisée sur PUBLICA, adoptée par le Parlement remplace la primauté des prestations par la primauté des cotisations, une option révolutionnaire qui n’a pas été appréciée par swissPersona. Le plan de lancement d’un référendum contre le projet a été abandonné par manque de soutien des associations partenaires. Lors de l’élection de l’assemblée des délégués 2008 de PUBLICA, pour la première fois swissPersona a obtenu 5 des 80 sièges et, dans l’ensemble, les associations de personnel ont atteint un très bon résultat, ce fut une petite consolation.

Avec l’entrée en fonctions de Madame la Conseillère fédérale Evelyne Widmer-Schlumpf, un vent nouveau a soufflé sur le partenariat social. Ainsi, une convention concernant la tenue du dialogue sur l’égalité salariale – un acte de pionnier – de même qu’une déclaration d’intention entre la Confédération et les associations ont été signées pour la législature 2012 jusqu’à 2015.

Enfin, les associations de personnel ont pu fêter leur victoire grâce au référendum et au combat mené contre la réduction des rentes du deuxième pilier.

RUAG: adaptations des structures et réduction des postes de travail

En 2006, la RUAG quittait définitivement le milieu du droit public. Elle entrait dans l’association faîtière de l’industrie des machines et de la métallurgie Swissmem et reprenait le contrat collectif de travail. Ceci signifiait aussi le remplacement de la communauté de négociation actuelle par le représentant des employés et une diminution tendancielle de l’influence des associations de personnel.

Les années concernées ont été marquées par des restructurations de diverses divisions, plusieurs reprises, avant tout dans le domaine aérospatial et la vente d’entreprises particulières. Ceci était, entre autres, lié à la perte de postes (notamment à Altdorf et à Genève). Positif, d’autre part, il est à signaler une augmentation du salaire réel accordée en 2009. Pour la première fois, le consortium a atteint un chiffre d’affaires plus élevé dans le domaine civil que dans la technologie d’armement, ceci est aussi une nouveauté.

L’armée en mutation permanente

«L’armée 95» était à peine digérée qu’en 2008 arrivait l’«étape de développement 2008/2011». Et deux ans plus tard, le Gouvernement lançait le projet de restructuration et de réduction «Développement de l’armée» (DEVA). Ceci est basé sur le rapport de l’armée 2010 et doit, selon le nouveau chef du DDPS Ueli Maurer, devenir «la meilleure armée du monde». Selon la décision du Parlement, elle ne disposera plus que de 100’000 militaires actifs et d’un budget annuel de 5 milliards de francs.

La réduction de l’effectif a conduit à une diminution des postes de travail. Avec quelque 500 postes, c’était inférieur au cas de l’ «armée 95» (2’100 postes). Les objectifs d’économies ont ici, à nouveau, joué un rôle. Ainsi, le chef de l’armée, André Blattmann, a décidé de mesures radicales d’économies sans pour autant consulter les associations, ceci quelques semaines après sa reconnaissance expresse du partenariat social!

Joie et peine à l’AdI

L’exemple de l’AdI démontre, si besoin était, la proximité entre la joie et la peine: le 19 avril 2013, l’association fêtait ses 75 ans d’existence en l’Hôtel de ville de Berne. Peu de temps après, une nouvelle règlementation de l’âge de la retraite entrait en vigueur. L’âge de la retraite des sous-officiers de carrière a été relevé de deux ans à 60 ans. Grâce à l’intervention de swissPersona d’autres variantes plus mauvaises ont pu être écartées.

Croustillant: Trois années auparavant, une allocation particulière pour les membres des militaires de carrière était supprimée, bien que la commission de gestion du Conseil national  avait, en 2006, exigé expressément une amélioration pour cette catégorie professionnelle. ■ (En avril 2013, l’AdI fêtait ses 75 ans d’existence. Pour cette occasion, les membres du comité d’alors portaient divers uniformes – de l’ancien à l’actuel. De gauche à droite : Roland Tribolet, Hans-Rudolf Trüeb, Etienne Bernard, Werner Schlegel, Adrian Reichmuth, Marco Honegger, Laurent Egger.) (Photo Beat Wenzinger)

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