Après des négociations ardues, accord pour 1 pour cent d’augmentation de salaire
Le 13 novembre 2019, les négociations ont eu lieu entre le Conseiller fédéral Maurer et swissPersona, représenté par son président Dr. Markus Meyer et le secrétaire central Beat Grossrieder.
Beat Grossrieder
Secrétaire central swissPersona
Traduction Jean Pythoud
Personnel fédéral
Une fois de plus, ces négociations ont eu lieu sur un terrain particulièrement difficile, ceci malgré de nouveaux grands bénéfices dans le budget. Ceci, parce que par des enquêtes et des comparaisons on compare les salaires du personnel fédéral avec ceux de l’économie, bien que sur ce plan le personnel fédéral est plutôt bien placé. D’autre part, de nombreuses voix du Parlement ne veulent pas d’augmentations du salaire réel du personnel fédéral, mais veulent seulement une compensation du renchérissement, lequel était de 0,4 à 0,5 pour cent lors du moment des négociations.
Le Conseiller fédéral Maurer dit aussi que des augmentations de salaires généralisées n’ont aucune chance tant à la Confédération que dans l’industrie, mais que l’on pouvait voir plus près là où il y a urgence dans des catégories de personnel. Nous avons pris cette déclaration bien à cœur. Selon le niveau de connaissances au moment des négociations, on devait aussi partir du principe que, dans l’économie, il fallait s’attendre à des augmentations de salaire de quelque 0,8 pour cent (à prévoir que ceci se multiplie par les augmentations individuelles de salaire).
Deux pour cent exigés
Après de longues négociations avec une exigence salariale de 2 pour cent, nous devions, après une interruption de séance, nous décider pour «mieux vaut un tu l’as que deux tu l’auras». Par son augmentation de salaire de 1 pour cent (compensation du renchérissement comprise), le Président fédéral est arrivé à nos limites du supportable. Après approbation par l’ensemble du Conseil fédéral, ces mesures doivent encore être adoptées par le Parlement, ce qui ne doit pas être un grand obstacle après l’approbation du budget.
Avec le Président de la Confédération Ueli Maurer, nous avions aussi l’occasion de nous entretenir et de venir sur quelques points qui nous font soucis, ce qui a conduit à une invitation à une discussion plus large.
RUAG
Les tractations salariales à la RUAG auront lieu fin janvier en présence de notre vice-président et président des employés de la RUAG Franz Gobeli.
Nitrochemie
Les négociations salariales auront lieu en février 2020 en présence de notre président de la section Wimmis et vice-président de la commission d’entreprise, Franz Seewer.
Les membres de la RUAG et de Nitrochemie seront informés en temps voulu des résultats des négociations.
Aucun renchérissement pour les pensionnés
Après les succès partiels lors des négociations salariales, par retour du courrier nous sommes tombés naturellement sous les coups des retraités. Pour nous, c’est une préoccupation majeure que d’informer nos membres retraités importants sur ce qui a été fait et où nos efforts portent. Plusieurs fois, nous avons proposé que les rentes soient aussi adaptées au renchérissement. Malheureusement, chaque fois nos souhaits ont été bloqués parce que les caisses de pensions – aussi PUBLICA – combattent les mêmes problèmes à savoir:
- Intérêts négatifs dans les banques
- Possibilités d’investissement instables
- Vieillissement, toujours moins d’actifs, toujours plus de retraités, 63’600 actifs pour 42’300 retraités
- Actifs avec des primes nettement élevées pour des prestations très maigres.
Tous ces facteurs ont conduit, ces dernières années, PUBLICA à transmettre 1,4 milliard de francs des réserves pour assurer les rentes actuelles et pour minimiser les fortes pertes en prestations des nouveaux rentiers, ainsi le degré de couverture est en situation critique. Malgré ces mesures, les rentiers qui dès 2019 allaient en pension devaient calculer avec une réduction de 2,5 à 5 pour cent de la retraite, ceci par rapport à ceux qui allaient en pension en 2018. Ces dernières années, avec des versements toujours plus élevés, les prestations ont diminué de manière sensible. La tendance est que la situation ne va pas s’améliorer.
Nos efforts et nos actions
Nous nous efforçons à ce que PUBLICA puisse maintenir le degré de couverture. Si le degré de couverture tombe en-dessous des 100 pour cent légalement exigés, la caisse de pensions est contrainte de prendre des mesures. Ceci pourrait signifier d’autres diminutions des intérêts du capital et des taux de conversion, ce qui aurait comme suite pour les assurés à nouveau de mauvaises prestations pour des cotisations encore plus élevées. Mais cela pourrait aussi signifier une attaque sur les rentes en cours, comme cela a été demandé par divers parlementaires et caisses de pensions. Pour nous, ceci n’est pas une solution, car nous avons une opinion claire sur la deuxième phase de vie qui doit absolument être prévisible et non pas basée sur la spéculation. Pour limiter les risques, dans diverses caisses de pensions on sent une pression grandissante pour les retraits de capital. Ceci n’est pas une bonne solution pour une génération toujours plus vieillissante.
Le parlement rejette les mesures d’assainissement
En 2017 déjà, lors des négociations salariales, nous avons rendu le Conseil fédéral attentif à cette problématique et demandé une mesure d’assainissement de 200 millions de francs. Le Conseil fédéral avait accepté notre proposition et devait aller devant le parlement avec elle. Le parlement a rejeté la mesure d’assainissement. Ainsi, pouvions-nous ces dernières trois années, lors des négociations salariales, négocier ce thème au profit de la caisse de pensions et ainsi aussi des retraités.
Le déficit de l’AVS menace
Il en va de même pour l’AVS. Aussi ici, ces dernières années, le Conseil fédéral a investi des sommes considérables provenant des bénéfices afin d’assurer les rentes en cours. Malgré de grandes difficultés, en 2018 on a relevé les rentes AVS de 120 jusqu’à 240 francs. Un montant modeste certes, mais c’est toujours ça.
Si dans les années avenir aucune mesure d’assainissement n’est prise, l’AVS devra compter avec un déficit de 43 milliards de francs pour les années 2021 à 2030. Ici, aussi le Conseil fédéral a l’intention d’assurer un assainissement annuel de 2milliards de francs afin de maintenir le système.
swissPersona continue à s’engager pour les retraités
swissPersona n’oublie pas les retraités. Le défi de maintenir les rentes au moins au niveau actuel est complexe et pas facile à résoudre. Naturellement, nous nous engageons de manière ciblée lors d’un développement constant du renchérissement pour des adaptations indispensables de l’AVS et des rentes des caisses de pensions. ■