swissPersona
Rapport annuel 2023 du secrétaire central

Année intense avec des dossiers complexes

En 2023, le coût de la vie a subi une forte augmentation réduisant encore plus le pouvoir d’achat des bas revenus comme de la classe moyenne supérieure. La compensation du renchérissement étant insuffisante. Le climat au sein du partenariat social s’est tendu en raison d’un contexte politico-financier général difficile. Par manque de volonté politique, il n’y a toujours pas de réponse à la longue et urgente question de l’indexation des rentes du deuxième pilier. L’année écoulée aura été une fois de plus intensive, avec un nombre élevé de dossiers complexes – liés à des négociations et des interventions exigeantes.

Etienne Bernard
Secrétaire central swissPersona

Cas individuels

En raison de problèmes sur le lieu de travail aussi en 2023, plusieurs membres nous ont sollicités pour un soutien. Ceci a conduit à des vérifications, du conseil et de l’accompagnement lors d’entretiens avec l’employeur. Des cas ont nécessité un appui juridique alors que d’autres ont pu être réglés avec succès grâce à nos interventions.

Personnel de la Confédération

Échec des négociations salariales

Après trois rondes intensives, les négociations salariales ont échoué et ce malgré́ la remise d’une pétition du personnel fédéral munie de plus de 9000 signatures, qui demandait une pleine compensation du renchérissement. Le Conseil fédéral a décidé́ d’accorder à son personnel une indexation des salaires de 1% en 2024, compte tenu de la situation financière délicate de la Confé- dération. Les employés dont la fonction est rangée dans les classes de salaire 1 à 11recevront en outre une allocation spéciale de 500 francs.

Pressions du Parlement

Deux motions déposées par le groupe UDC visant à réduire les dépenses de la Confédération, en tant qu’employeur, pour la prévoyance professionnelle du personnel fédéral ont pu être combattues avec succès. Le plan de prévoyance conforme aux deux motions de l’UDC aurait eu pour conséquences: une baisse de 100 à 600 francs par mois de la rente du 2ème pilier dans le plan standard et de 400 à 1’400 francs dans le plan des cadres.

Militaires professionnels

  • Le projet BM 4.0 a clôt un long cycle de réflexions et de recherches pour passer à la concrétisation d’éléments résultants de décisions de la conduite de l’armée, dont voici un état non exhaustif:
  • Développement du profil professionnel militaire de carrière spécialisé de la police militaire
  • Développement de l’ESCA en une haute école spécialisée et des stages de l’ACAMIL avec l’EPFZ
  • Élaboration de diplômes professionnels supérieurs pour les militaires professionnels et de milice
  • Création d’un portail de toutes les fonctions de militaires professionnels
  • Mise en œuvre d’une phase d’instruction de base (GAP) pour les candidats mil carr et de la PM
  • Conseil sur la carrière
  • Accès à l’ESCA de candidats ayant le grade d’officier subalterne
  • Travail à temps partiel et durée de travail hebdomadaire de 50 heures

Au chapitre de l’assurance militaire, les assurés professionnels et volontaires subissent une augmentation des primes de 13,2% pour 2024 contre 8,7% en moyenne pour la population. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait exigé que les primes couvrent au moins 90% des coûts de l’assurance militaire. swissPersona s’est farouchement engagée pour le maintien du taux à 80% acceptant seulement une augmentation correspondante à celle des coûts effectifs. L’OFSP refusant tout dialogue, nous sommes intervenus auprès de la cheffe DDPS et du chef DFI et malgré une pétition de plus de 2’000 signatures, le Conseil fédéral s’est entièrement rangé du côté de l’OFSP justifiant sa décision par un allègement de 1,4 millions de francs du budget fédéral. Un moratoire de 10 ans ayant par ailleurs été décrété avant tout nouvel réexamen du taux de couverture.

Caisse de prévoyance de la Confédération

Suite à la mauvaise année boursière de 2022, la caisse de prévoyance du personnel de la Confédération gérée par PUBLICA s’est retrouvée en sous-couverture affichant au 12 décembre 2023 un taux de couverture de 96,7% pour une performance de 2,8%. L’organe paritaire a eu la difficile mission de fixer la rémunération de l’avoir de vieillesse des assurés afin que celui-ci augmente mais sans (trop) péjorer le taux de couverture. Afin d’éviter de devoir donner d’une main et de reprendre de l’autre, il s’est résolu pour un intérêt de 0,9% pour 2022 et de 1% pour 2023. Cette faible rémunération a pour dilemme qu’un intérêt plus élevé abaisserai encore plus le degré de couverture imposant des mesures d’assainissement pénalisant les assurés. La caisse PUBLICA a 4 ans pour retrouver un taux de couverture d’au moins 100% par ses propres moyens et sans assainissement.

Je ne peux ici passer sous silence ce qui est maintenant convenu d’appeler un serpent de mer. Je veux parler de l’indexation des rentes dont une compensation de 50% du renchérissement a été octroyée par l’employeur pour la dernière fois en 2004. En 18 ans, le pouvoir d’achat des bénéficiaires de rentes s’est réduit de 11,6%. swissPersona s’est engagée à maintes reprises dans ce dossier et en a fait une priorité en 2023. La demande d’un examen de détail déposée lors de négociations auprès de la cheffe du Département fédéral des finances n’a abouti à rien. L’employeur argue qu’une indexation ordinaire est du ressort de la caisse de pension en premier lieu, mais la situation financière de cette dernière ne le permet pas. Une compensation extraordinaire par l’employeur n’est jamais à l’ordre du jour et le parlement est de toute façon contre. Force est de constater qu’il n’y a pas de volonté politique et c’est donc par une autre voie qu’il faut forcer la décision. Celle-ci passera par les urnes avec l’initiative « Mieux vivre à la retraite (initiative pour une 13e rente AVS) ». Reste à espérer que le peuple fera usage de son pouvoir pour se battre pour ses propres intérêts. Car il n’y a rien à attendre du Conseil fédéral et du Parlement dans la lutte contre la perte du pouvoir d’achat la plus brutale depuis des décennies.

Entreprises

Convention collective de travail

Depuis le 1er juillet 2023, le personnel de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) bénéficie d’une convention collective de travail (CCT) renouvelée pour cinq ans, garantissant ainsi au personnel concerné une protection et des dispositions supra-légales. Les représentations du personnel, dont notre partenaire SYNA ont menés d’intenses négociations avec l’association patronale ASM (Swissmem). Les positions ont été si divergentes qu’il a été impossible de s’entendre. Les revendications des syndicats portaient sur l’amélioration de la conciliation entre vie familiale et professionnelle, la réglementation des pauses payées et le renforcement des droits de participation des représentations du personnel au sein de l’entreprise. De leur côté, les employeurs réclamaient une flexibilisation du temps de travail, y compris l’introduction d’une semaine de plus de 40 heures, ainsi que la limitation des droits de consultation dans le domaine des licenciements collectifs et des représentations internes du personnel. Le refus d’entrer en matière sur ces prétentions centrales des employeurs a empêché tout accord, les parties décidant de renouveler la CTT précédente.

Nitrochemie

En 2023, les résultats de Nitrochemie Wimmis AG ont nettement dépassé les attentes et les prévisions pour 2024 sont très bonnes. Le climat de travail est serein et la satisfaction du personnel est bon avec pour corollaire un intérêt réduit à s’organiser professionnellement. Il est à espérer que ces résultats positifs se reporteront sur les salaires. En 2023, tout le personnel jusqu’au niveau de chef de département a reçu 2500 francs d’ajustement salarial avec un taux d’occupation de 100%. La caisse de pension à bonifié l’avoir vieillesse de 1,25% pour un taux de couverture de 100%.

RUAG MRO

L’année dernière, trois augmentations de salaire extraordinaires ont été accordées de manière échelonnée dans tout le domaine des artisans et des spécialistes. Ceci afin de s’aligner sur le benchmark du marché et en réaction à la grande fluctuation de personnel qualifié et pour augmenter l’attractivité de RUAG sur le marché du travail. Les négociations salariales ont eu pour résultats, une augmentation générale de 1,8% jusqu’à 120’000 francs de salaire brut par an (environ 1’920 personnes) et maximum 2’160 francs brut pour un taux d’occupation de 100% (environ 620 personnes). Une augmentation de 0,7% a été en plus accordée aux employé-e-s les plus performant-e-s.

Thales Simulation & Training

Thales est devenu l’un des principaux acteurs du secteur de l’entraînement par la simulation en Europe. Simulation & Training rassemble plus de 1 400 salariés répartis dans six pays (France, Suisse, Allemagne, Royaume-Uni, Australie et Émirats arabes unis). L’entité suisse a prouvé toute la solidité de ses compétences technologiques, ainsi que sa capacité exceptionnelle à assurer des prestations d’excellence. Elle jouit d’une réputation bien établie sur le marché; son portefeuille inclut d’importants contrats, en particulier auprès de l’armée suisse. Elle emploie plus de 500 salarié-e-s, sur les sites de Berne, Bure et Walenstadt-St-Luzisteig.

SwissP Defence

Avec le rachat de RUAG Ammotec par Beretta Holding le site de Thoune se présente désormais sous le nom de SwissP Defence reprenant ainsi l’ensemble des 2’700 collaborateurs de tous les sites de production et de distribution d’Ammotec. L’entreprise familiale italienne, spécialiste des munitions de petit calibre mise sur ce qui a fait ses preuves: tous les contrats de travail ont été repris sans interruption et les emplois à Thoune sont ainsi garantis durablement.

En interne

Dans les sections

Les comités de nos 11 sections et l’AdI sont au complet et font du bon travail. Les activités sont florissantes et il y règne partout une ambiance chaleureuse. Il est essentiel d’y cultiver un esprit propice à développer la solidarité entre les générations par des activités culturelles. C’est pour cela que la direction continue de soutenir financièrement les sections aux ressources financières moindres dans ce domaine. En 2023, la section Wimmis a fêté ses 75 ans d’existence par un jubilé dignement célébré.

Membres

L’effectif des membres reste fluctuant malgré l’effort principal mis sur le recrutement. Si on constate une érosion constante chez les personnes arrivant à la retraite, le nombre d’actifs a progressé. Le nouveau concept de recrutement fonctionne mais n’atteint pas encore l’objectif fixé. Il doit impérativement être étendu aux unités organisationnelles du DDPS autres que la Défense ainsi qu’aux entreprises proches de la Confédération où un grand potentiel reste inexploité. L’offre de prestations doit continuer d’être développée.

Direction

Avec le renforcement du domaine opérationnel du vice-président central, le secrétariat central peut appréhender avec plus de flexibilité des dossiers qui augmentent et gagnent continuellement en complexité et en volume. Ce renforcement doit encore s’étendre dans le domaine du recrutement et des prestations de service.

Personnel

La planification de la relève subséquente des postes-clés est un élément central afin d’éviter les vacances, d’encourager les vocations et d’amener du sang neuf. A ce titre le poste du secrétaire central et du représentant RUAG ont pu être renouvelés et celui du caissier central le sera lors de la prochaine assemblée des délégués. Le système de milice au sein de l’organe de direction doit être maintenu dans sa forme actuelle car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons continuer d’offrir de bonnes prestations à un prix modique, garant de l’attractivité de notre organisation.

Finances

Malgré des dépenses en hausses dans le domaine de la publicité, l’exercice comptable boucle dans des chiffres noirs réjouissants et sans augmentation des primes. Ce résultat est pour une part dû à une gestion très rigoureuse des ressources, à une structure de direction minimale, mais grâce aussi à la collaboration fructueuse avec Solution + Benefit notre partenaire de prestations. Notre situation financière dépend principalement du nombre de membres et du volume des recettes. Si les dépenses sont maîtrisables, les revenus peuvent par contre fortement fluctuer. La prudence nous enseigne d’anticiper une éventuelle baisse de recettes et envisager, après 10 ans de cotisations inchangées, une augmentation de l’ordre de 0,5 à 1 franc par mois. Avec cette mesure nous éviterions une hausse massive prévisible ces prochaines années.

Ensemble nous sommes forts !

Malgré un environnement difficile, nous avons pu maîtriser, des dossiers particulièrement exigeants grâce à̀ l’excellente collaboration avec nos partenaires des autres associations du personnel et de négociations, du comité central et de la direction. Merci à tous nos pour leur confiance et leur fidélité, par ce qu’ensemble nous sommes fort! ■

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